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« En général, les hommes, même en ce pays relativement libre, sont tout simplement, par suite d’ignorance et d’erreur, si bien pris par les soucis factices et les travaux inutilement rudes de la vie, que ses fruit plus beaux ne savent être cueillis par eux. Ils ont pour cela, à cause d’un labeur excessif, les doigts trop gourds et trop tremblants. Il faut bien le dire, l’homme laborieux n’a pas le loisir qui convient à une véritable intégrité de chaque jour ; il ne saurait suffire au maintien des plus nobles relations d’homme à homme ; son travail en subirait une dépréciation sur le marché. Il n’a le temps d’être rien autre qu’une machine. Comment saurait se bien rappeler son ignorance – chose que son développement réclame – celui qui a si souvent à employer son savoir ? Ce serait pour nous un devoir, parfois, de le nourrir et l’habiller gratuitement, et de le ranimer à l’aide de nos cordiaux, avant d’en juger. Les plus belles qualités de notre nature, comme la fleur sur les fruits, ne se conservent qu’à la faveur du plus délicat toucher. Encore n’usons-nous guère à l’égard de nous-mêmes plus qu’à l’égard les uns des autres de si tendre traitement. » Thoreau

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